Formations obligatoires pour les menuisiers charpentiers

Formations obligatoires pour les menuisiers-charpentiers

Le menuisier-charpentier conçoit et réalise les ossatures qui serviront de support aux menuisiers et aux couvertures de tous types de bâtiment (dont les maisons à ossature bois). Après le traçage en atelier et l’exécution des assemblages, il réalise le levage et le montage sur chantier.

La conception et la réalisation de supports peuvent s’avérer dangereuses et entrainer de multiples risques pour le menuisier-charpentier mais également pour ses collègues présents sur le chantier.

En effet, les causes des accidents de travail chez les menuisiers-charpentiers sont multiples :

  • 43% proviennent des manutentions manuelles,
  • 20% de chutes de hauteur,
  • 20% de l’outillage à main,
  • 13% des chutes de plain-pied,
  • 3% de risques machines et routiers.

1 accident toutes les 41 minutes

Afin de remédier à cela, il convient au professionnel du bâtiment de se former pour éviter au maximum tout accident et blessure pour ses collègues de travail et lui-même.

1/Contraintes physiques

Le métier de menuisier-charpentier engendre de multiples contraintes physiques, notamment sur la manutention et les postures qui sont liées au port de charges lourdes (pièces de charpente, panneaux, éléments d’échafaudages…), mais aussi aux blessures lors de la manipulation de matériaux, et aux postures contraignantes.
Le bruit fait également parti des contraintes physiques rencontrées dans le métier, ceci est principalement dû au matériel de travail bruyant utilisé sur les chantiers comme par exemple les raboteuses ou encore les marteaux. En plus du bruit, l’utilisation d’outils électroportatifs peut engendrer des vibrations dangereuses pour la santé du professionnel du bâtiment.

Pour éviter la gêne occasionnée par les outils utilisés ou les postures de travail, la formation Prévention des Risques liés à l’Activité Physique (PRAP) est fortement recommandée. Elle a pour but de participer à l’amélioration des conditions de travail du professionnel dans le but de réduire les accidents du travail mais aussi les maladies professionnelles. C’est une formation de deux jours qui nécessite un recyclage tous les deux ans.

Le PRAP pour les professionnels du bâtiment est l’occasion de revoir ses postures de travail et d’être conseillé sur les bons gestes à adopter afin de prévenir des risques liés :

  • Aux manutentions manuelles : postures contraignantes, déchargement/port/soulèvement de matériaux, gestes répétitifs.
  • Au bruit : utilisation de matériel bruyant (perceuse…) et conduite d’engins de chantier.
  • Aux vibrations : utilisation de machines portatives vibrantes (perceuse, pistolet cloueur…) et conduite d’engins de chantier.

Les stagiaires peuvent également, grâce à cette formation, contribuer à améliorer leurs conditions de travail en étant force de proposition pour faire évoluer leurs pratiques.

2/Equipements de Protection Individuelle et Travail en hauteur

Les chutes de hauteur sont la première cause de mortalité dans le bâtiment. Il est donc indispensable pour les menuisiers-charpentiers, qui sont confrontés au travail en hauteur de prendre les mesures adéquates pour leur propre sécurité sur les chantiers afin d’éviter les chutes depuis ou à travers la toiture, les chutes à travers les éléments de charpente, d’escabeau ou de plateforme de travail, d’échafaudage, ou encore d’échelle.

Sur leurs chantiers, les menuisiers-charpentiers sont souvent amenés à faire du travail en hauteur ; travailler en sécurité signifie donc d’avoir des EPI adaptés qui passe par un échafaudage en bon état et bien monté, porté les équipements adaptés (casque, chaussures adaptées…), respecter les conditions d’utilisation des moyens d’accès en hauteur…
Face au grand nombre de chutes survenues malgré la présence d’échafaudages, l’INRS a établi des recommandations qui doivent être suivies par tous les monteurs et utilisateur d’échafaudages (R408 pour les échafaudages fixes – également appelés « de pied » et R457 pour les échafaudages roulants). Dans le même esprit, les travailleurs qui montent, démontent, utilisent et vérifient les échafaudages doivent avoir suivi une formation adaptée.
Les formations « échafaudages fixes », permettent aux stagiaires d’acquérir la méthodologie nécessaire pour pouvoir intervenir en toute sécurité, et ce, quelle que soit la configuration du chantier. Pour les échafaudages roulants, la formation permet également d’apporter les notions théoriques indispensables mais surtout d’apprendre à monter et manipuler un échafaudage roulant en toute sécurité.
Enfin, pour les formations « vérification échafaudages fixes, roulants », cela consiste pour l’encadrant chargé du chantier de vérifier tout type d’échafaudage avant sa mise en service.
Le Code du Travail indique que ces formations sont à renouveler « aussi souvent que nécessaire ». Il convient de former ses équipes à chaque renouvellement de matériel, et à minima tous les 5 ans.

3/Risque chimique

Si lors de ces chantiers, le menuisier-charpentier est exposé à des poussières (bois, silice…), à l’utilisation de produits de traitement antifongiques et antiparasitaires de bois de charpente, à l’utilisation de colle, et à l’exposition à des isolants thermiques, une formation au risque chimique est indispensable pour le sensibiliser à ces dangers mais aussi pour lui apprendre les bons gestes à adopter afin de limiter les risques pour sa santé et celle de ses collègues.

Beaucoup de bâtiments contiennent encore de l’amiante, les menuisiers-charpentiers, dans le cadre de leurs missions sont donc confrontés à ce risque.

Pour protéger au maximum les professionnels intervenant dans ces bâtiment, la formation au risque amiante est obligatoire pour les travailleurs réalisant des interventions d’entretien et de maintenance sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante (formation amiante sous-section 4).

A noter que si l’entreprise réalise des travaux de retrait d’amiante, elle est alors concernée par la sous-section 3. Elle doit alors être certifiée pour réaliser ce type de travaux.

4/Sauveteur Secouriste du Travail (SST)

Le Code du Travail rend obligatoire la présence d’un sauveteur secouriste du travail dans tous les ateliers où sont effectués des travaux dangereux et sur tous les chantiers occupant au moins 20 personnes pendant plus de 15 jours et où sont effectués des travaux dangereux.
La formation SST repose essentiellement sur des exercices pratiques, sur la conduite à tenir en cas d’accident et sur la prévention à effectuer au sein de son entreprise. De nombreuses situations sont évoquées : le saignement abondant, l’étouffement, la brûlure ainsi que les situations où la victime est inconsciente. Le stagiaire apprendra également à effectuer un massage cardiaque et à utiliser un défibrillateur. A chaque fois, le stagiaire s’entraine à Protéger-Examiner-Faire alerter-Secourir. La formation permet également au collaborateur de mettre en application ses compétences au service de la prévention dans son entreprise. Il pourra ainsi être force de proposition afin de limiter les risques d’accident.

Cette formation est à renouveler tous les 2 ans.

5/Risque électrique

Le risque électrique pour les menuisiers-charpentiers peut provenir de différentes circonstances comme le travail à proximité de lignes électriques (levage des fermes) et, de l’utilisation de machines électroportatives.

Pour contrer ces risques, il convient pour le menuisier-charpentier de se former à l’habilitation électrique non électricien sur les types d’intervention B0 et BS.

  • B0 : travail à proximité d’installations électriques en basse tension telles que des lignes électriques aériennes).
  • BS : intervention élémentaire sur des circuits terminaux alimentés en basse tension.

La formation préparatoire à l’habilitation électrique répond aux exigences de la norme NF C18-510 également appelée UTE 18-510. Il s’agit d’apports théoriques sur les méthodes et outils pour exercer en toute sécurité. Une partie pratique permet aux stagiaires d’appliquer ces méthodes en fonction de leurs propres situations de travail.

6/ La conduite d’engins

Le menuisier-charpentier peut être amené à conduire des engins dans le cadre de son activité. Il peut s’agir de nacelles afin de réaliser des travaux en hauteur, de chariots de manutention pour déplacer des éléments ou de grues, notamment lors des phases de montage.

La conduite d’un engin ne s’improvise pas, la formation des conducteurs est INDISPENSABLE. A l’issue de la formation, le chef d’entreprise pourra délivrer une autorisation de conduite à ses salariés.
Elle est délivrée au conducteur d’engins s’il respecte ces 3 conditions :

  • Être déclaré apte par le médecin du travail.
  • Avoir suivi une formation spécifique CACES sur les connaissances et le savoir-faire de la conduite en sécurité pour une catégorie visée.
  • Connaître le lieu de travail et les instructions à respecter sur les différents sites d’utilisation.

A noter que les chefs d’entreprise sont également concernés par l’obligation de formation à la conduite d’engins.

En fonction de la catégorie d’engins, la formation est à renouveler tous les 5 ou 10 ans.

L’ensemble de ces formations va permettre aux menuisiers-charpentiers de travailler en toute sécurité sur l’ensemble leurs chantiers.

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