Formations obligatoires pour les carreleurs

Formations obligatoires pour les carreleurs

L’IRIS-ST défini le carreleur comme un professionnel du bâtiment qui fournit et met en œuvre les revêtements céramiques sur les sols et les murs, y compris les façades. Intervenant à la suite du maçon et du plâtrier, il coordonne le travail avec le plombier-chauffagiste, l’électricien et le peintre.

Tout comme les autres métiers du bâtiment, celui de carreleur présente de nombreux risques pour les professionnels en activité sur les chantiers, que ce soit concernant les manutentions manuelles, les différentes chutes possibles et risques multiples.

En effet, une étude de l’IRIS-ST révèle que la cause des accidents du travail pour les professionnels du carrelage est à :

  • 48% dû à des manutentions manuelles,
  • 17% de chutes de hauteur,
  • 16% de chutes de plain-pied
  • 14% d’outillage à main,
  • 5% de risques machines, routier, chimiques et autres.

L’ensemble de ces chiffres démontre le risque omniprésent d’accident du travail pour les carreleurs sur leur temps de travail, c’est pourquoi se former aux formations recommandées et obligatoires du métier est indispensable pour être à jour des dernières réglementations et ainsi pouvoir, travailler en toute sécurité sur son chantier.

Tout d’abord, le carreleur doit être conscient que dans le cadre de sa profession, les troubles musculosquelettiques peuvent handicaper le travail si les bons réflexes de sont pas adoptés dès le début. Les bons gestes doivent être connus concernant le port de charges lourdes, les postures pénibles et les vibrations mécaniques pour limiter au maximum les risques de TMS qui représentent chez les carreleurs près de la moitié des causes des accidents du travail.

La solution pour limiter les risques se trouve dans l’utilisation d’outils et/ou de machines comme des chariots, des brouettes ou encore des mini dumpers qui permettent de soulager le port de charges qui sera uniquement concentré sur la machine et non sur le corps du professionnel du bâtiment.

Le PRAP – Prévention des Risques liés à l’Activité Physique forme les professionnels du bâtiment pour que ceux-ci adoptent les bons gestes et les adaptent aux différentes situations de travail qu’ils rencontrent sur les chantiers. Le PRAP prévient des risques liés :

  • Aux manutentions manuelles : postures contraignantes, déchargement/port/soulèvement de matériaux, gestes répétitifs.
  • Au bruit : utilisation de matériel bruyant et conduite d’engins de chantier.
  • Aux vibrations : utilisation de machines portatives (perceuse, pistolet cloueur…) et conduite d’engins de chantier.

Le bruit fait également parti des risques importants à prendre en compte et qui peut nuire gravement à la santé du professionnel y étant exposé en permanence lors de ses missions sur chantier. Il est à noter qu’une exposition à plus de 80 décibels entraîne des dommages irrévocables de l’audition.

Une exposition répétée au bruit peut entraîner une fatigue auditive, une perte auditive ou encore une surdité qui se déclarent par différents symptômes tels que des sifflements, des bourdonnements, des difficultés à entendre ou encore ne plus entendre voix et chuchotements. Pour lutter contre ces risques et éviter les répercussions sur le travail, des gestes simples sont à adopter et permettent de travailler en toute sécurité sur les chantiers, il s’agit du port d’équipements comme les casques ou encore les bouchons.

Dans le cadre de leurs missions en chantier, les carreleurs peuvent être amenés à utiliser des équipements pour réaliser des travaux en hauteur, il s’agit d’échelles, d’escabeaux mais aussi de plateformes individuelles roulantes.

L’utilisation de ces équipements de chantier peut entraîner différents risques, à savoir, des risques liés au transport et à la manutention, mais aussi des risques de chutes dû à une mauvaise stabilisation, un mauvais état du matériel ou encore à un déséquilibre. C’est pourquoi la formation est indispensable pour pouvoir les utiliser en toute sécurité.

Les formation « échafaudages fixes » permettent aux stagiaires d’acquérir la méthodologie nécessaire pour pouvoir intervenir en toute sécurité, et ce, quelle que soit la configuration du chantier. Pour les échafaudages roulants, la formation permet également d’apporter les notions théoriques indispensables mais surtout d’apprendre à monter et à manipuler un échafaudage roulant en toute sécurité.

Enfin, pour les formations « vérification échafaudages fixes, roulants », cela consiste pour l’encadrant chargé du chantier de vérifier tout type d’échafaudage avant sa mise en service. Le Code du Travail indique que ces formations sont à renouveler « aussi souvent que nécessaire ». Il convient de former ses équipes à chaque renouvellement de matériel et à minima tous les 5 ans.

L’exposition au béton et au ciment sur les chantiers peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des professionnels du bâtiment. Une forte exposition au ciment peut causer des lésions oculaires, irritations de la peau, lésions allergiques ou encore des brûlures plus ou moins graves.

L’utilisation d’équipements est indispensable pour ne pas souffrir des effets graves présentés ci-dessus. Le port de vêtements adaptés et d’EPI permettent une première protection non négligeable des carreleurs et éviteront tout risque surtout lors du travail du ciment sous forme humide qui est particulièrement dangereux du fait qu’il soit alcalin.

En plus de l’exposition au béton, l’amiante figure également dans les risques néfastes pour la santé. Malgré son interdiction depuis 1997, de nombreux bâtiments anciens en sont encore infestés sous différentes formes : calorifugeage, flocage, couverture ou bardage en plaques lisses ou tôles ondulées, conduits et canalisations…

L’amiante est classée CME, ce qui veut dire : cancérigène, mutagène et reprotoxique, ceci est dû aux fibres d’amiante qui, une fois inhalées se déposent au fond des poumons.

Pour protéger au maximum les professionnels intervenant dans ces bâtiments, la formation au risque amiante est obligatoire pour les travailleurs réalisant des interventions d’entretien et de maintenance sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante.

Un accident est vite arrivé sur les chantiers, en trébuchant sur un caillou ou encore en tombant d’un échafaudage. C’est pourquoi le Code du Travail rend obligatoire la présence d’un sauveteur secouriste du travail dans tous les ateliers et sur tous les chantiers occupants au moins 20 personnes pendant plus de 15 jours et où sont effectués des travaux dangereux.

La formation Sauveteur Secouriste du Travail repose essentiellement sur des exercices pratiques, sur la conduite à tenir en cas d’accident et sur la prévention à effectuer au sein de l’entreprise. De nombreuses situations sont évoquées : le saignement abondant, l’étouffement, la brûlure ainsi que les situations où la victime est inconsciente. Le stagiaire apprendra également à faire un massage cardiaque et à utiliser un défibrillateur. Le stagiaire s’entraine à protéger, examiner, alerter, secourir.

La formation permet également au collaborateur de mettre en application ses compétences au service de la prévention dans son entreprise. Il pourra ainsi être force de proposition afin de limiter les risques d’accident.

Le carreleur peut être amené à faire de petites opérations d’électricité sur ses chantiers, celles-ci peuvent s’apparenter à des travaux ou interventions sur des installations électriques ou dans leur voisinage, des travaux au voisinage de lignes aériennes ou souterraines sous tension ou encore une utilisation d’équipements électriques.

Mais une mauvaise utilisation suite à une non formation électrique peut causer de graves dommages comme par exemple des brûlures, des contractures musculaires, mais aussi électrisation ou électrocution. C’est dans ce cadre que la formation à l’habilitation électrique pour personnel non électricien est indispensable.

Cette habilitation permet aux professionnels non électriciens de pouvoir faire des interventions de type B0 et BS.

  • B0 : travail à proximité d’installations électriques en basse tension telles que des lignes électriques aériennes.
  • BS : intervention élémentaire sur des circuits terminaux alimentés en basse tension.

La formation préparatoire à l’habilitation électrique répond aux exigences de la norme NF C18-510 aussi appelée UTE 18-510. Il s’agit d’apport théoriques sur les méthodes et outils pour exercer en toute sécurité. Une partie pratique permet aux stagiaires d’appliquer ces méthodes en fonction de leurs propres situations de travail.

La conduite d’engins, de PEMP et de poids lourds sur les chantiers oblige les carreleurs à détenir une autorisation de conduite spécifique qu’est le CACES®. Cette autorisation est délivrée par le chef d’entreprise si ces trois conditions sont respectées par le salarié :

  • Être déclaré apte par le médecin du travail.
  • Avoir suivi une formation spécifique CACES® sur les connaissances et le savoir-faire de la conduite en sécurité pour une catégorie visée.
  • Connaître le lieu de travail et les instructions à respecter sur les différents sites d’utilisation.

En fonction de la catégorie d’engins, la formation est à renouveler tous les 5 ou 10 ans. Ceci, dans le but de permettre aux carreleurs d’utiliser tout type d’engins sereinement.

Nous venons de vous présenter, l’ensemble des formations obligatoires et recommandées pour les carreleurs dans le cadre de leurs chantiers.

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