L’électricien est un professionnel du bâtiment indispensable car il intervient sur bon nombre d’équipements du logement. Son cœur de métier est la conception, l’installation, l’entretien et le dépannage des réseaux électriques intérieurs, voire extérieurs. Il a également des missions transverses, à savoir la fourniture de matériel électrique et électronique aux clients pour une installation adaptée à leurs besoins et proposer un service polyvalent adaptable à toutes les situations.
Comme tous les métiers de l’artisanat, le métier d’électricien présente de nombreux risques pour ces professionnels du bâtiment. D’après une étude réalisée par l’IRIS-ST en 2018, il a été démontré que 3 522 salariés électriciens avaient été victimes d’un accident du travail, ce qui correspond à une moyenne d’un accident du travail toutes les 30 minutes par jour ouvré et heures travaillées.
Les causes de ces accidents sont multiples, en voici les données chiffrées :
- 41% proviennent de manutentions manuelles,
- 23% de chutes de hauteur,
- 17% d’outillage à main,
- 13% de chutes de plain-pied,
- 6% de risques machines, routier et autres.
Pour contrer ces risques, il est recommandé aux électriciens de faire des formations dites « obligatoires » pour qu’ils adoptent les bons gestes et travaillent en sécurité.
1. Les contraintes physiques
Les missions réalisées par l’électricien peuvent entrainer des troubles musculo squelettiques à cause des manutentions manuelles de charge, de postures pénibles et de vibrations mécaniques. Afin d’éviter ces contraintes, il suffit à l’électricien d’intégrer des éléments simples à son organisation au travail comme par exemple, utiliser des équipements roulants pour faciliter le port de charges lourdes, avoir les bons gestes et réflexes si le port de charges manuel est obligatoire…
Le bruit fait également parti des contraintes physiques auxquelles les électriciens sont assujettis. À savoir qu’à partir de 80 décibels, le bruit peut engendrer une perturbation du sommeil, de la nervosité/stress, des vertiges, des troubles cardio-vasculaire et digestifs, et de l’hypertension.
Les vibrations sont également à prendre en compte, en effet, l’utilisation d’équipements électroportatifs entraîne des vibrations dans les mains, les bras et dans l’ensemble du corps qui peuvent avoir de fortes répercussions sur la santé comme des troubles musculosquelettiques, des troubles neurologiques et des troubles de la circulation sanguine.
Pour éviter l’ensemble de ces désagréments, le dispositif PRAP – Prévention des Risques liés à l’Activité Physique va permettre aux professionnels électriciens d’être formés sur les bons gestes à adopter en fonction de leurs différentes situations de travail et de prévenir les risques liés :
- Aux manutentions manuelles : postures contraignantes, déchargement/port/soulèvement de matériaux, gestes répétitifs.
- Au bruit : utilisation de matériel bruyant (perceuse…) et conduite d’engins de chantier.
- Aux vibrations : utilisation de machines portatives vibrantes (perceuse, pistolet cloueur…) et conduite d’engins de chantier.
Les stagiaires peuvent également, grâce à cette formation contribuer à améliorer leurs conditions de travail en étant force de proposition pour faire évoluer leurs pratiques.
2. Travail en hauteur : échelles, escabeaux et PIR(L)
Dans le cadre de son métier, l’électricien est amené à travailler en hauteur pour mettre en place diverses installations électriques, ceci peut entraîner des risques liés au transport et à la manutention, des risques de chutes dues à une stabilisation insuffisante de l’équipement, des risques dues au mauvais état du matériel et un risque de chutes suite à un déséquilibre.
Que l’on utilise un escabeau, une échelle ou une plateforme individuelle roulante, il convient de prendre des mesures sur le chantier pour préserver la santé de l’ensemble des professionnels du bâtiment sur place. En premier lieu, organiser le chantier en amont permet d’éviter un certain nombre d’accidents avec la vérification du matériel, anticiper la mise en place de celui-ci pour que l’installation soit faite dans les règles de sécurité, entretenir et vérifier tous les équipements en se référant à la fiche de vérification.
Les formations « échafaudages fixes » permettent aux stagiaires d’acquérir la méthodologie nécessaire pour pouvoir intervenir en toute sécurité, et ce, quelle que soit la configuration du chantier. Pour les échafaudages roulants, la formation permet également d’apporter les notions théoriques indispensables mais surtout d’apprendre à monter et à manipuler un échafaudage roulant en toute sécurité.
Enfin, pour les formations « vérification échafaudages fixes, roulants », cela consiste pour l’encadrant chargé du chantier de vérifier tout type d’échafaudage avant sa mise en service. Le Code du Travail indique que ces formations sont à renouveler « aussi souvent que nécessaire ». Il convient de former ses équipes à chaque renouvellement de matériel et, à minima tous les 5 ans.
3. Premiers secours – Sauveteur secouriste du travail
Comme pour tous les métiers, qu’ils soient du secteur du bâtiment ou non, les professionnels de l’électricité se doivent de savoir agir si un de leurs collègues est blessé légèrement ou gravement, ou s’il fait un malaise sur le chantier.
Le Code du Travail rend obligatoire la présence d’un sauveteur secouriste du travail dans tous les ateliers où sont effectués des travaux dangereux et sur tous les chantiers occupants au moins 20 personnes pendant plus de 15 jours et où sont effectués des travaux dangereux.
La formation SST repose essentiellement sur des exercices pratiques, sur la conduite à tenir en cas d’accident et sur la prévention à effectuer au sein de l’entreprise. De nombreuses situations sont évoquées : le saignement abondant, l’étouffement, la brûlure ainsi que les situations où la victime est inconsciente. Le stagiaire apprendra également à effectuer un massage cardiaque et à utiliser un défibrillateur. À chaque fois, le stagiaire s’entraine à Protéger-Examiner-Alerter-Secourir.
La formation permet également au collaborateur de mettre en application ses compétences au service de la prévention dans son entreprise. Il pourra ainsi être force de proposition afin de limiter les risques d’accident.
4. Risque électrique
Plusieurs situations de travail exposent au risque électrique et peuvent entrainer un danger pour les électriciens en mission :
- Travaux ou interventions sur des installations électriques ou dans leur voisinage,
- Travaux au voisinage de lignes aériennes ou souterraines sous tension,
- Utilisation d’équipements électriques.
Un accident électrique peut entrainer des brûlures superficielles, des contractures musculaires violentes, des contusions et brûlures internes, une électrisation ou une électrocution.
Pour éviter d’être touché par ces accidents, la formation à l’habilitation électrique délivrée par le chef d’entreprise est indispensable et permettra d’apprendre aux professionnels du bâtiment concernés comment travailler en toute sécurité sur ou à proximité d’installations électriques.
Cette habilitation regroupe 3 types d’interventions en basse tension :
- B1-B2 : exécutant ou chargé de travail sur les ouvrages ou installations électriques en basse tension (créer ou modifier une installation électrique, remplacer une armoire électrique…).
- BR : intervention générale d’entretien ou de dépannage sur une installation alimentée en basse tension (rechercher des pannes, remplacer les matériels défectueux, créer une ligne sur une installation existante…),
- BC : consignation (consigner une installation électrique, c’est-à-dire mettre hors de tension une installation sur laquelle des personnes vont réaliser des travaux électriques).
5. Risque amiante
Tous les professionnels du bâtiment sont susceptibles d’être exposés à l’amiante. Elle se retrouve sous différentes formes et à divers endroits des habitations. L’amiante est classée CME, c’est-à-dire cancérigène, mutagène et reprotoxique, ceci est dû aux fibres d’amiante qui, une fois inhalées se déposent au fond des poumons.
Pour protéger au maximum les professionnels intervenant dans ces bâtiments, la formation au risque amiante est obligatoire pour les travailleurs réalisant des interventions d’entretien et de maintenance sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante, elle est alors concernée par la sous-section 3. Elle doit être certifiée pour réaliser ce type de travaux.
6. Les engins de chantier
L’électricien peut être amené à conduire des engins de chantier dans le cadre de son activité. Il peut s’agir de PEMP – Plate-forme Élévatrice Mobile de Personne – et d’appareils et accessoires de levage. Or, la conduite d’un engin ne s’improvise pas et la formation des conducteurs est indispensable. À l’issue de la formation, le chef d’entreprise pourra délivrer une autorisation de conduite à ses salariés sous 3 conditions :
- Etre déclaré apte par le médecin du travail,
- Avoir suivi une formation spécifique CACES® sur les connaissances et le savoir-faire de la conduite en sécurité pour une catégorie visée,
- Connaître le lieu de travail et les instructions à respecter sur les différents sites d’utilisation.
À noter que les chefs d’entreprise sont également concernés par l’obligation de formation à la conduite d’engins. En fonction de la catégorie d’engins, la formation est à renouveler tous les 5 ou 10 ans. Ceci, dans le but de permettre aux électriciens d’utiliser les engins de chantier sereinement.
Dans cet article, nous vous avons présenté l’ensemble des formations obligatoires pour exercer le métier d’électricien en toute sécurité.