Les maçons détiennent des compétences et un savoir-faire particulier, c’est ce qui représente les bases de ce métier.
Ces professionnels sont notamment amenés à :
- Concevoir techniquement des bâtiments, en solo ou en partenariat avec des architectes, et des bureaux d’études.
- Construire, restaurer ou rénover des bâtiments dans les règles de l’art, en intégrant les contraintes locales et réglementaires.
- Piloter les chantiers et assurer la relation client, notamment en milieu habité.
- Réaliser des enduits de finition, des traitements de surface, de l’étanchéité…
Pour développer davantage ses compétences et rester compétitif face aux évolutions et aux nouvelles réglementations, le maçon doit impérativement se former sur différentes compétences.
Formations techniques : les incontournables
Du nouveau avec la nouvelle Réglementation Environnementale 2020
En 2020, l’objectif était de réduire les émissions de CO2 des bâtiments de 50% et leur consommation énergétique d’environ 40% avec pour ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est pourquoi, les maçons sont naturellement sollicités pour suivre les évolutions liées à la RE 2020 par rapport à leur activité en construction et en rénovation.
ITE : Isolation thermique par l’extérieur, un enjeu pour les maçons
Les objectifs des formations ITE visent notamment la mise en œuvre d’une ITE – Isolation Thermique par l’Extérieur – en utilisant différents procédés disponibles auprès des principaux fabricants du secteur : que ce soit par calage/chevillage, bardage en clins ou en plaques (ITE filière sèche), ou encore en pose collée (ITE filière humide). Pour monter en compétences sur le marché de la rénovation énergétique de l’habitat et du tertiaire, il est donc conseillé de se former sur cette thématique, notamment concernant l’ITE finition enduit.
L’objectif pour le stagiaire à l’issue de la formation est de :
- Maîtriser le système « ITE – Isolation Thermique par l’Extérieur » avec le procédé choisi,
- Vérifier la conformité de sa prestation au moyen des prescripteurs techniques,
- Traiter les points principaux et singuliers d’un système ITE,
- Connaître les enduits de finition sur ITE et leur mise en œuvre associée.
La profession de maçon nécessite donc d’avoir de nombreuses compétences techniques mais également d’être à jour sur les formations en lien avec la sécurité chantier (CACES®, AIPR et échafaudages).
Santé et sécurité
1/Conduite d’engins : CACES® et autorisation de conduite
Le Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité, autrement dit CACES® est un certificat qui atteste des connaissances et du savoir-faire d’un salarié à conduire en toute sécurité une catégorie spécifique d’engins.
Pour le métier de maçon, 3 CACES® sont appropriés dans le cadre de leurs missions :
- CACES® R482 – Conduite d’engins de chantier à conducteur porté ou télécommandé,
- CACES® R483 – Conduite en sécurité de grues mobiles,
- CACES® R490 – Conduite en sécurité de grues de chargement.
Le CACES® est valable pour une durée de 5 ou 10 ans, selon la catégorie d’engins visée, passé ce délai, il devra être renouvelé pour chaque conducteur d’engins.
En revanche, l’autorisation de conduite est un document obligatoire délivré par l’employeur à ses salariés conducteurs d’engins. Celle-ci n’est pas définitive et il est possible pour l’employeur de la retirer à tout moment en cas de non-respect des règles de sécurité par le salarié concerné.
L’autorisation de conduite est délivrée au conducteur si l’ensemble de ces trois conditions est respecté :
- Etre déclaré apte par le médecin du travail à la conduite de l’engin,
- Avoir suivi une formation spécifique au CACES® sur les connaissances et le savoir-faire de la conduite en sécurité pour une catégorie visée,
- Connaître le lieu de travail et les instructions à respecter sur les différents sites d’utilisation.
2/Formation AIPR, une obligation pour les maçons
L’AIPR (Autorisation à Intervenir à Proximité des Réseaux) a été rendue obligatoire en 2018. Elle concerne toute personne travaillant à proximité de réseaux aériens (lignes électriques) ou enterrés (canalisations d’eau, de gaz, lignes électriques…) avec ou sans engin. Cette autorisation signifie que la personne qui la possède dispose des compétences requises pour ne pas endommager ces réseaux.
Il existe 3 niveaux d’AIPR : Concepteur, Encadrant et Opérateur.
3/SST – Sauveteur Secouriste du Travail
Le code du travail rend obligatoire la présence d’un sauveteur secouriste du travail dans tous les ateliers où sont effectués des travaux dangereux et sur tous les chantiers occupants au moins 20 personnes pendant plus de 15 jours et où sont effectués des travaux dangereux.
La formation SST repose essentiellement sur des exercices pratiques, sur la conduite à tenir en cas d’accident et sur la prévention à effectuer au sein de son entreprise. De nombreuses situations sont évoquées : le saignement abondant, l’étouffement, la brûlure ainsi que les situations où la victime est inconsciente. Le stagiaire apprendra également à effectuer un massage cardiaque et à utiliser un défibrillateur.
A chaque fois, le stagiaire s’entraîne à Protéger – Examiner – Faire alerter – Secourir. La formation permet également au SST de mettre en application ses compétences au service de la prévention dans son entreprise. Il pourra ainsi être force de proposition afin de limiter les risques d’accident.
4/Le montage et le démontage des échafaudages
Dans le cadre de leur activité, les maçons sont amenés à utiliser des échafaudages notamment pour la réalisation de murs maçonnés de grande hauteur ou pour celle des pointes de pignon.
Face au grand nombre de chutes survenues malgré la présence d’échafaudages, l’INRS a établi des recommandations qui doivent être suivies par tous les monteurs et utilisateurs d’échafaudages (R408 pour les échafaudages fixes – également appelée « de pied » et R457 pour les échafaudages roulants).
Dans le même esprit, les travailleurs qui montent, démontent, utilisent et vérifient les échafaudages doivent avoir suivi une formation adaptée.
Ces formations sur les échafaudages font la part belle à la pratique. Les formations « échafaudages fixes », permettant aux stagiaires d’acquérir la méthodologie nécessaire pour pouvoir intervenir en toute sécurité, et ce, quelle que soit la configuration du chantier.
Pour les échafaudages roulants, la formation permet également d’apporter les notions théoriques indispensables mais surtout d’apprendre à manipuler un échafaudage roulant en toute sécurité.
Le code du travail indique que ces formations sont à renouveler « aussi souvent que nécessaire ». Il convient de former ses équipes à chaque renouvellement de matériel, et à minima tous les 5 ans.
5/Contraintes physiques
La formation Prévention des Risques liés à l’Activité Physique (PRAP) a pour but de participer à l’amélioration des conditions de travail du professionnel dans le but de réduire les accidents du travail mais aussi les maladies professionnelles. C’est une formation de deux jours qui nécessite un recyclage tous les 2 ans.
Le PRAP permet de prévenir contre :
- Les risques de la manutention manuelle : postures contraignantes, gestes répétitifs, déchargement/port/soulèvement de sac de ciment, outillages divers.
- Le bruit : utilisation de matériel bruyant (meuleuse, visseuse, rainureuse) et conduite d’engins.
- Les vibrations : utilisation de machines portatives vibrantes (visseuse, pistolet cloueur…) et conduite d’engins de chantier.
6/Risque électrique
Dans le cadre de leurs chantiers, les maçons peuvent être amenés à réaliser des opérations électriques, c’est pourquoi ils doivent impérativement détenir une habilitation électrique pour personnel non électricien pour assurer leur sécurité.
L’habilitation pour les non électriciens regroupe généralement 3 indices, donc 3 types d’interventions :
- B0 : travail à proximité d’installations électriques en basse tension (réaliser un trou dans un mur autour d’une maison ou d’un bâtiment…),
- H0 : travail à proximité d’installations électriques en haute tension (entrer dans un local haute tension pour réaliser de petits travaux de maçonnerie…)
- BS : intervention élémentaire sur des circuit terminaux alimentés en basse tension (remplacer à l’identique un socle de prise de courant ou un interrupteur…).
7/Incendie – Explosion
Les formations au risque incendie sont des exercices périodiques qui ont lieu tous les 6 mois dans l’unique but pour le professionnel du bâtiment assujetti aux feux, d’apprendre à mettre en œuvre les moyens de lutte contre un incendie et d’appliquer les consignes d’évacuation dans son entreprise.
8/Risque chimique
L’amiante a été longtemps utilisé dans la construction de bâtiments. Interdite depuis, il a été obligatoire pour les professionnels du bâtiment aguerris d’intervenir dans les anciens bâtiments afin de les « nettoyer » de cette substance nocive.
Pour protéger au maximum les professionnels intervenant dans ces bâtiments, la formation au risque amiante est obligatoire pour les travailleurs réalisant des interventions d’entretien et de maintenance sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante.