Depuis le 1er janvier 2024, MaPrimeAdapt’ est devenue la nouvelle aide nationale pour financer les travaux d’adaptation des logements aux besoins des personnes âgées ou en situation de handicap. Pensée dans la continuité des politiques de maintien à domicile et de prévention de la perte d’autonomie, cette prime unique simplifie l’accès à des financements pour les travaux envisagés par les personnes concernées.
Pour les professionnels du bâtiment, c’est un dispositif à connaître : il ouvre un marché porteur et valorise les compétences techniques liées à l’accessibilité et au confort d’usage.
1. Un dispositif au service du maintien à domicile
MaPrimeAdapt’ vise à inciter les particuliers à réaliser des travaux pour rendre les logements plus sûrs, plus fonctionnels et plus confortables pour les personnes qui souhaitent vieillir ou vivre avec un handicap à domicile.
Elle s’adresse principalement à trois catégories de bénéficiaires :
- Les personnes de 70 ans et plus, sans condition de perte d’autonomie,
- Les 60–69 ans présentant une perte d’autonomie reconnue (GIR 1 à 6),
- El les personnes en situation de handicap, justifiant d’un taux d’incapacité d’au moins 50 % ou bénéficiaires de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
Le logement concerné doit être la résidence principale du demandeur, qu’il en soit propriétaire ou locataire (avec accord du bailleur), et être situé en France métropolitaine ou dans les DOM.
Pour être éligibles, les ménages doivent également respecter des plafonds de ressources fixés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Les foyers dits « modestes » ou « très modestes » peuvent ainsi bénéficier d’un taux de financement allant jusqu’à 70 % du montant des travaux, dans la limite de 22 000 € HT.
2. Des travaux d’adaptation concrets et variés
L’objectif de MaPrimeAdapt’ est clair : sécuriser et adapter le logement pour prévenir les chutes et faciliter la mobilité.
Les travaux éligibles couvrent un large spectre d’aménagements, de l’installation d’une douche de plain-pied ou de barres d’appui dans la salle de bain, jusqu’à la pose d’un monte-escalier, l’élargissement des portes, ou encore la création d’une rampe d’accès extérieure.
L’éclairage automatique, la motorisation des volets, ou l’amélioration de la signalétique font également partie des interventions reconnues.
Pour les copropriétés, le dispositif s’étend même aux parties communes, permettant de financer par exemple la motorisation d’une porte d’entrée ou la mise en place de mains courantes dans un hall.
Au-delà du financement, cette aide favorise une approche globale de l’habitat inclusif, centrée sur la praticité et la sécurité des occupants.
3. Un parcours d’accompagnement structuré
La demande de MaPrimeAdapt’ suit un parcours clair, organisé autour de l’accompagnement par un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO).
Ce professionnel joue un rôle essentiel : il évalue les besoins du bénéficiaire, réalise un diagnostic du logement, aide à définir le projet d’adaptation, à constituer le dossier administratif et à mobiliser les artisans qualifiés.
Les particuliers sont d’abord orientés vers un Espace Conseil France Rénov’, qui vérifie leur éligibilité et les met en relation avec un AMO agréé. Une fois le diagnostic établi, les devis peuvent être réalisés par les entreprises de travaux.
Le dossier complet est ensuite déposé sur le portail MonProjetAnah. Après validation, les travaux peuvent être engagés, et l’aide est versée une fois la conformité des factures vérifiée.
Ce fonctionnement en plusieurs étapes suppose une coordination fluide entre le bénéficiaire, l’AMO et les artisans. Pour les professionnels du bâtiment, comprendre cette mécanique est indispensable : un devis non conforme ou des travaux réalisés avant validation peuvent entraîner la perte du financement.
4. Une opportunité économique et de compétences
Pour le secteur du bâtiment, MaPrimeAdapt’ représente bien plus qu’une aide publique : c’est un levier de diversification et une source de valeur ajoutée.
Le vieillissement de la population (plus d’un Français sur trois aura plus de 60 ans d’ici 2050) entraîne une demande croissante d’aménagements adaptés.
Les artisans et entreprises capables de répondre à ces besoins se positionnent sur un marché durable et soutenu par l’État.
S’engager dans ce type de chantiers, c’est aussi valoriser ses compétences techniques et son sens du service. La précision, la conformité aux normes d’accessibilité, la qualité de la relation client sont autant d’atouts qui font la différence.
Les labels et formations Handibat® et Silverbat® permettent d’asseoir cette expertise pour renforcer les savoir-faire liés à l’adaptation du logement.
5. Se préparer dès aujourd’hui
Pour bien accompagner les bénéficiaires de MaPrimeAdapt’, il est conseillé aux professionnels de se former aux spécificités techniques et administratives du dispositif.
Savoir identifier les besoins d’adaptation, rédiger des devis compatibles avec les exigences de l’Anah, ou encore collaborer efficacement avec un AMO, sont des compétences désormais recherchées.
Informer ses clients sur l’existence de cette aide peut aussi constituer un argument commercial fort, car nombre de ménages ignorent encore son existence ou la sous-estiment.
En s’investissant dans cette démarche, les professionnels du bâtiment participent à un enjeu sociétal majeur : permettre à chacun de vivre chez soi, plus longtemps et dans de bonnes conditions.
MaPrimeAdapt’ n’est donc pas seulement une subvention, c’est un outil de transformation du secteur, une incitation à renforcer les compétences autour de l’accessibilité, de la sécurité et du confort durable.