Travail en hauteur en hiver

Travail en hauteur et échafaudages en hiver : une vigilance renforcée

Tout au long de l’année, travailler sur un chantier présente de multiples risques pour les professionnels du bâtiment, qu’ils soient salariés ou chef d’entreprise. L’hiver est la période la plus dangereuse à cause des conditions climatiques qui peuvent s’avérer perturbantes sur les chantiers.

Selon les estimations de l’INRS, « 5°C est la température ambiante minimale à partir de laquelle il faut être très vigilant, car, si le corps humain y est exposé trop longtemps sans protection, la santé physique et mentale pourrait être menacée : fatigue accentuée et perte de dextérité, engelure et engourdissement des membres, malaises et fièvre, développement de maladies, problèmes cardiaques, hypothermie… ».

L’ensemble de ces risques obligent les chefs d’entreprise à prendre des mesures drastiques, pour le bien-être et le travail en toute sécurité des salariés sur les chantiers en hiver.

La première chose à faire et qui est indispensable pour le chef d’entreprise est de déterminer la faisabilité du chantier en période hivernale pour savoir s’il est judicieux et possible pour les salariés de travailler en toute sécurité. Pour se faire, consulter la météo est primordiale, elle permet de prévoir au mieux les chantiers en fonction du temps prévu.

Les salariés eux, doivent porter une grande importance à la protection du froid au travail en portant des vêtements de travail adaptés. Cela consiste en une superposition de vêtements, et plus précisément, une superposition en 3 couches avec en première couche un tissu respirant, ensuite un tissu isolant et pour finir un tissu résistant. La seconde étape très importante est de protéger les extrémités du corps, à savoir la tête, les pieds et les mains.
Si toutes ces étapes sont respectées, le professionnel du bâtiment sur chantier sera couvert et protégé du froid pour travailler.

L’aménagement du chantier est également important en fonction des conditions climatiques avec des abris chauffés, cela permet aux professionnels du bâtiment de reprendre des forces mais aussi de se réchauffer en plus de porter des vêtements adaptés.

En plus de toutes ces précautions, la meilleure manière de protéger les professionnels aux risques de travail en hauteur et, que ceux-ci soient formés à leur utilisation. Voici les principales formations adaptées.

1/Échafaudages de pied

Les travailleurs qui montent, démontent, utilisent et vérifient les échafaudages doivent avoir suivi une formation adaptée.
Le travail en hauteur entraîne différents risques (perte d’équilibre, chute de matériaux ou matériel, renversement de l’échafaudage…), tous aussi dangereux les uns que les autres. C’est pour cette raison que l’échafaudage doit être vérifié par une personne formée et compétente une fois que celui-ci est monté et prêt à être utilisé. Une vérification doit se faire avant mise et remise en service, une vérification journalière doit être faite mais également une vérification trimestrielle. De même, le démontage et l’entretien de l’échafaudage est réservé aux personnes formées et demande le respect de règles strictes.

2/Échelles, escabeaux et Plate-formes individuelles roulantes légères PIR(L)

Les échelles, escabeaux et PIR(L) sont des outils moins hauts que les échafaudages ou autres matériels de chantier, mais, leur danger est tout de même important et à prendre en compte. En effet, les risques y sont nombreux : risques liés au transport et à la manutention, risques de chutes dues à une stabilisation insuffisante, à un mauvais état du matériel ou à un déséquilibre. C’est pourquoi les interventions en hauteur doivent être réalisées par des personnes ayant reçu une formation.
Les PIR(L) font également l’objet de vérifications périodiques par une personne compétente appartenant ou non à l’entreprise, au moins tous les ans. Il est à noter que les résultats doivent être consignés sur le registre de sécurité de l’entreprise.

3/Échafaudages roulants

L’échafaudage roulant est un équipement de travail en hauteur destiné à réaliser des travaux temporaires. Comme tous les autres matériels, les risques de travailler sur un échafaudage roulant sont : le renversement de celui-ci, la chute d’un utilisateur, la chute d’objets, la proximité avec des réseaux électriques aériens et les risques liés à la manutention manuelle des éléments d’échafaudages.
Afin d’éviter ces risques, le montage et le démontage de l’échafaudage doivent être réalisés correctement par des personnes formées pour éviter tout problème durant l’utilisation.

4/Les plates-formes élévatrices mobiles de personnes (PEMP)

Les PEMP ou nacelles élévatrices sont des appareils de levage permettant à une ou plusieurs personnes de travailler en hauteur en sécurité. De nombreux risques peuvent être engendrés suite à l’utilisation de PEMP : chute du conducteur de la nacelle en élévation, heurt ou écrasement du conducteur de la PEMP, collision nacelle-piéton ou nacelle-véhicule en circulation, chute d’objets, électrisation ou électrocution.
L’utilisation d’une PEMP nécessite pour le professionnel du bâtiment de disposer d’une autorisation de conduite. Pour cela, le salarié doit être déclaré apte par le médecin du travail, suivre une formation spécifique et adaptée et, connaître les lieux de travail et les instructions à respecter.
L’entretien et la vérification du matériel se fait au moins tous les 6 mois par une personne compétente, quelle que soit l’entreprise ou non. Les résultats de la vérification doivent être consignés sur le registre de sécurité de l’entreprise.

Enfin, dans certaines rares situations, les travailleurs ne pourront pas intervenir avec les protections collectives. Dans ce cas, ils doivent eux-mêmes assurer leur sécurité grâce à des harnais. Pour cela, il est indispensable qu’ils sachent créer des points d’ancrage et des lignes de vie. Là encore, une formation adéquate s’impose afin qu’ils apprennent à intervenir sur les toits en maîtrisant ces techniques d’accroche.

Pour résumé, le travail en hauteur en hiver est soumis à des mesures indispensables comme la vérification du chantier, le port de tenue adéquate au froid mais aussi et surtout à des formations pour permettre aux professionnels du bâtiment de travailler en toute sécurité.

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